Dossier

Quelles actions de sobriété énergétique pour quel type de bâtiment ?

Crédit article : Julien PIERRE 17/10/2022 • Temps de lecture : 3 min
Un tour d’horizon de quelques recommandations et actions pour la sobriété énergétique par typologie de bien immobilier professionnel.

Des recommandations pour permettre aux entreprises d'affronter l'hiver 2022

Winter is coming’ et avec lui la menace bien réelle de pénuries d’énergie qui plane sur de nombreux pays dont la France qui doit faire face à un double choc inédit combinant les conséquences de la guerre en Ukraine et un parc nucléaire qui tourne au ralenti sur fond d’inflation généralisée.

Pour se préparer à affronter cet hiver qui s’annonce compliqué et éviter les délestages électriques, les entreprises, les industriels, les commerçants et les collectivités sont notamment invités à mettre en place diverses actions pour limiter la consommation énergétique de leurs bâtiments.

Voici un tour d’horizon par typologie de bien immobilier de quelques recommandations figurant notamment dans le plan de sobriété énergétique - à caractère non contraignant - du gouvernement français.

Actions et recommandations pour les locaux commerciaux et l'hôtellerie-restauration

Pour les utilisateurs de locaux commerciaux, il est recommandé

  • de baisser les températures à 19° C lors des horaires d’ouverture (voire à 17° C lors des pics de consommation des périodes dites écowatt rougevoir paragraphe suivant),
  • garder ses portes extérieures fermées pour éviter la déperdition de chaleur,
  • suspendre le renouvellement d’air la nuit,
  • ou encore diminuer la lumière dans les centres commerciaux, les grandes et moyennes surfaces, par exemple en baissant l’éclairage de la surface de vente (de 50 % avant l’arrivée du public à 30 % quand il est dans les murs) et en éteignant publicités et enseignes après la fermeture.

Le poste lumières et éclairages représente en moyenne 25 % de la facture d’énergie des boutiques et peut grimper jusqu’à 60 % pour les magasins d’équipement de la personne (chiffres de l’ADEME, Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie).

Certaines enseignes évoquent aussi la possibilité d’avancer leurs horaires de fermeture à 18h30 quand cela sera nécessaire pour éviter la tranche fatidique de 19h à 20h de pic de consommation.

Pour la restauration, les terrasses sont également censées ne plus être chauffées et il faudra éviter de prendre de l’eau chaude aux heures de pointe.

Quant aux hôtels, ils ne doivent pas pousser les radiateurs au-delà de 19° C, inciter leurs clients faire de même et appliquer les 17° C max dans les pièces où le personnel n’est pas présent en permanence, cette dernière consigne valant pour l’ensemble des locaux commerciaux.

Actions et recommandations pour les utilisateurs de bureaux et locaux tertiaires

La règle des 19° C max s’appliquera également pour les sociétés et personnes utilisatrices de bureaux et surfaces tertiaires (dont les administrations qui elles pourront même descendre à 18° C les jours les plus tendus dits ‘Ecowatt rouge’ du nom de l’indicateur de suivi mis en place par RTE pour suivre en temps réel le niveau de consommation d’électricité en France), une température qui devra être ramenée à 16° C la nuit et baissée à 8° C si la société est fermée plus de 3 jours d’affilée.

L’utilisation d’ampoules basse consommation et le recours au télétravail (lors des périodes de forte consommation) sont également encouragés de même que l’extinction des lumières quand on part, le débranchage des appareils en veille ou l’arrêt des serveurs quand ils ne sont pas utilisés.

Le gouvernement incite également les utilisateurs à baisser la luminosité des écrans, recharger leurs appareils en dehors des horaires de tension et privilégier les appels téléphoniques aux vidéoconférences.

Ces diverses recommandations d’usage poussent encore la transition écologique voulue pour l’immobilier d’entreprise avec le Décret Tertiaire (dont on rappelle qu’il ne concerne pas que les immeubles de bureaux de plus de 1.000 m2) et le Décret BACS qui impose pour les bâtiments tertiaires non résidentiels la mise en place pour le 1er Janvier 2025 au plus tard de systèmes d’automatisation et contrôle sur les systèmes de chauffage-climatisation-ventilation d’une puissance supérieure à 290 kilowatts. 

Actions et recommandations pour les entreprises occupant des locaux industriels et des ateliers

Les locaux industriels sont les plus énergivores et généralement pas les mieux lotis en matière de performance énergétique et d’isolation. La compétitivité des sociétés qu’ils hébergent est en outre directement impactée par l’inflation des coûts de l’énergie qui flambent et les pénuries qui s’enchaînent depuis la pandémie de Covid-19.

Pour ce type de bâtiments, le gouvernement encourage les audits énergétiques et l’investissement dans des équipements pour monitorer la consommation, améliorer l’étanchéité des réseaux ou encore l’isolation thermique des réseaux de chaleur. La réduction de la consommation énergétique passe aussi pour ce secteur par l’adoption de quelques écogestes : lumières et éclairages, chauffage, écoconduite ou encore optimisation des transports et livraisons.

Le gouvernement appuie également une initiative appelée IDécarbone qui vise à présenter des solutions de décarbonation aux industriels volontaires

Avec les tensions actuelles (risques de pénurie, inflation des coûts de l’énergie), certaines entreprises envisagent même en ultime recours de déménager pour trouver des bâtiments plus adaptés et moins énergivores à l’image de Orsteel Light, fabricant de luminaires à Nice qui explique dans Le Monde se faire construire un nouveau bâtiment pour pouvoir quitter l’actuel trop vétuste.

Actions et recommandations pour les utilisateurs d'entrepôts et plateformes logistiques

Soumis comme les bureaux au Décret Tertiaire, l’immobilier logistique tend à toujours progresser vers des bâtiments de plus en plus éco-performants par leur architecture et leurs toitures équipées de panneaux solaires. L’absence de fonciers disponibles pousse également les grands faiseurs vers des friches industrielles qui connaissent ainsi une seconde vie plus verte et durable.

Pour les entrepôts plus anciens, le constat est différent et le Diagnostic de Performance Energétique est un couperet qui peut venir sanctionner un immobilier vétuste mal isolé et/ou qui n’a pas fait l’objet de rénovations.

Les recommandations en matière de sobriété énergétique pour l’immobilier logistique se calquent donc sur celles prodiguées à la fois pour l’immobilier industriel et les surfaces tertiaires. Dans les faits, les plateformes logistique sont souvent plutôt parmi les bons élèves de l’immobilier, les problématiques énergétiques et environnementales pesant plutôt sur les flottes diesel de poids lourds qui les alimentent et pour lesquels il est urgent de décarboner.

Un contexte de pénurie et de sobriété énergétique qui sert aussi la transition écologique de l'immobilier professionnel

La sobriété énergétique fournit de fait une motivation économique immédiate (limiter au maximum la consommation d’électricité, de pétrole et de gaz dont les coûts flambent) pour la mise en place d’actions et de transformations qui participent sur les moyen et long terme aux objectifs de réduction progressive de l’impact environnemental de l’immobilier d’entreprise et commercial.

Alors que les bâtiments consomment aujourd’hui 45 % de l’énergie finale en France et y sont à l’origine de 20 % des émissions directes de gaz à effet de serre et de 40 % des émissions de CO2, la crise énergétique actuelle peut ainsi agir comme un accélérateur de la mise au vert de l’immobilier !

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