A Londres, New-York, Paris ou Berlin l'immobilier d'entreprise au ralenti
A Londres un marché immobilier des bureaux à deux vitesses
Le marché londonien des bureaux affiche actuellement un taux de vacance proche de 9% représentant quelque 2,4 millions de m² disponibles (contre 1,5 millions de m² en moyenne décennale) et l'absorption nette (= la différence entre le total des m² pris à bail moins le total des m² libérés) y est négative pour le 1er semestre 2023. Le conseil CBRE note une demande placée sur le secteur de Central London à 185.000 m² pour le 2nd trimestre 2023 soit une baisse de 34% par rapport à la moyenne à long terme. Pris dans son ensemble, le marché londonien a connu un volume de demande placée à 347.457 m² au premier semestre 2023 d'après le conseil Cushman&Wakefield. Côté investissement, le marché a enregistré 1,4 Md€ au 2T2023 soit une baisse de 59% par rapport aux 3,4 Md€ investis au 1T2023.
Derrière ces chiffres maussades les analyses convergent pour distinguer la situation problématique des immeubles anciens et des secteurs excentrés tels que Canary Wharf et celle plus enviable des secteurs avec des localisations centrales (tels que City et West End) et des immeubles de catégorie A vers lesquels semble 's'envoler' la demande des utilisateurs, un mouvement post-Covid de 'flight-to-quality' qu'on retrouve sur les marchés parisien ou américains.
Aux Etats-Unis une crise immobilière qui est avant tout celle des bureaux
Aux Etats-Unis et comme l'analysait Le Monde dans un article récent, la crise immobilière semble avant tout être celle de l'immobilier tertiaire avec d'une part un taux de vacance commerciale moyen historiquement élevé de 16,1 % et d'autre part des quartiers d'affaires qui peinent à refaire le plein de salariés en présentiel dans les grandes villes. Comme à Londres, les utilisateurs 's'envolent vers la qualité' et se tournent vers les immeubles neufs ou restructurés de qualité aux localisations centrales.
Côté résidentiel, le marché de la revente enregistre une baisse importante du nombre des transactions et les acquéreurs se reportent sur le neuf qui se porte bien au pays de l'Oncle Sam.
Les facteurs d'inquiétude aux USA viennent de la forte exposition financière des banques locales et régionales dans l'immobilier de bureaux et de la réévaluation à la baisse de l'immobilier de luxe qui perd sa dimension de valeur refuge.
En Allemagne les marchés immobiliers sont dans le dur
Chez nos voisins allemands, le marché de l'immobilier de bureaux se répartit entre ses 7 principales métropoles. Dans son analyse des marchés de bureaux des grands villes allemandes, le conseil Jones Lang LaSalle note un volume de demande placée à 254.200 m² de bureaux au 1er semestre 2023 pour Berlin (plus mauvais score depuis 2013) et de manière générale un ralentissement plus ou moins marqué de celle-ci allant de -15% à Francfort à -70% à Stuttgart. Le conseil demeure cependant optimiste en évoquant un besoin en recrutement de quelque 820.000 jobs tertiaires qui s'ils étaient pourvus permettraient au marché allemand d'atteindre un niveau de demande placée de 2,8 millions de m² à fin 2023 soit au final une baisse de 20% par rapport à 2022.
Côté résidentiel l'Allemagne est un pays où se loger coûte cher et qui a un fort besoin de logements mais le nombre de permis y est malheureusement en chute libre. Comme le remarquent Les Echos le pays connait une baisse des prix jamais vue depuis 20 ans et le nombre des transactions devrait chuter de 25% en 2023.